Conseil municipal du 30 juin 2011

En préambule, nous avons déjà eu un échange sur la notion de développement durable.
Un petit rappel : après les 30 ans de croissance continue, ce concept est apparu en pleine mutation industrielle. Il s’agissait de trouver un nouveau modèle économique permettant d’allier l’économique, le social/sociétal et l’environnement.

Sur le plan conceptuel, superbe avancée qui a permis assurément d’éveiller les consciences pour une remise en cause de notre modèle de société d’hyper consommation dont le moteur fonctionne à la frustration perpétuelle.
Après quelques années, le monde économique s’est emparé du sujet pour verdir le business et mettre ce nouveau concept en l’adaptant pour servir l’économie libérale non régulée.
Certes, grâce aux évolutions législatives et réglementaires, ou encore grâce aux outils normatifs, des actions des pouvoirs publics et des démarches volontaires de la part des entreprises ont limité l’impact dévastateur de l’activité humaine sur l’Homme et sur l’environnement.
On peut citer les règles relatives aux rejets industriels et domestiques à l’air, dans l’eau, la gestion des déchets, la préservation d’espaces naturels, l’efficacité énergétique, ou encore la recherche de nouvelles énergies non fossiles.

Toutefois, aujourd’hui, l’urgence écologique et sociale demeure toujours prégnante ; l’expansion humaine et les modes de consommation mettent à mal la planète bleue. Globalement, le tableau se noircit : épuisement des ressources naturelles, dégradation de la qualité des eaux superficielles et souterraines, de l’air, des sols, perte de la biodiversité……
Nous constatons qu’un nouveau concept pour une société post carbonée doit être réinventé en définissant clairement la logique en abolissant la pensée unique de croissance, véritable leurre sociale.

Pourtant, on trouve dans le code de l’environnement (article L 110-1)
Les principes :
- de précaution,
- d’action préventive et de correction,
- de pollueur payeur,
- de participation

Les finalités du DD :
- la lutte contre le changement climatique
- la préservation de la biodiversité,
- la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations,
- l’épanouissement de tous les être humains,
- une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommations responsables.

Je laisse à votre réflexion et votre appréciation ces principes généraux.

M. Sueur, sénateur a déposé le 09 juin dernier, un rapport fait au nom de la délégation sénatoriale à la prospective.
Ce rapport volumineux dresse le constat que le monde passera de 50% d’urbains à 65% en 2025, de 1 milliard d’habitants dans les bidonvilles à 1,5 Mds.
Les problèmes sociaux, écologiques, urbanistiques augmenteront, les risques d’embolie se multiplieront.
L’auteur indique que le temps de villes n’est pas celui des mandats politiques ni celui de la société de consommation. Les décisions prises ou non prises aujourd’hui, auront des effets dans 10, 20…50 ans.
Il identifie 15 défis pour le futur des villes du monde ; des mégapoles, des limites, de la pluralité des espaces, social, écologique, des urbanismes et des architectes, des villes monde, économique, de l’activité et de l’attractivité, de la sécurité, culturel, des réseaux de villes, numérique, de la citoyenneté, démocratique.

Cette approche semble pertinente et peut nous éclairer sur de nombreux aspects.

Concernant les 5 axes proposés dans le PADD :

Le point 1 concerne la maitrise du territoire et plus particulièrement cette partie nord impactée par ADP, largement convoitée pour satisfaire des intérêts économiques à court terme. Nous affirmons à nouveau notre volonté de voir ce secteur protégé et de lui conférer un statut de zone spécifique à protéger.

Le point 2 confirme la plaine agricole centrale, nous soutenons évidemment cette proposition. L’agriculture, spécialement en IDF doit être préservée. En revanche, nous pensons que cette activité vitale doit s’orienter vers des pratiques plus vertueuses dites raisonnées ou certifiées BIO. Un soutien affirmé pourrait s’opérer pour une agriculture en AMAP, ou de maraichage de proximité.
Concernant les espaces naturels, nous avons la chance d’accueillir sur notre territoire des milieux humides particuliers et espaces boisés que nous devons protéger de manière plus efficaces. Dans cet esprit, un espace sensible comme le « Bois du Moulin des Marais » pourrait faire l’objet d’une inscription « Natura 2000 », ou d’un arrêté de biotope dans le seul but de préserver ce patrimoine local, mais aussi universel

Le point 3 exprime le souci d’équilibre entre zones bâties et non bâties ; exercice difficile mais nécessaire. Comment concilier les besoins de logements et d’activités sans gaspiller les espaces. Reconquérir l’existant en densifiant de manière modéré permet de limiter l’étalement urbain, à l’origine de graves problèmes humains et environnementaux. En revanche, il y a lieu de mesurer l’impact sur l’assainissement, la circulation, le stationnement, l’accès aux services publics et aux écoles.
On peut regretter ici l’absence d’indications sur la qualité du bâti, des réseaux divers, de l’efficacité énergétique ou encore de la production d’énergie non fossile.

Par ailleurs, le patrimoine bâti public et privé comme les fermes témoins d’une l’activité agricole forte ou encore les bâtiments de la SNCF témoins d’une activité ferroviaire, doit être préservé au cas par cas.

Concernant les nuisances de l’A104 et d’ADP et les risques technologiques, tant pour les zones existantes que pour les nouvelles zones d’habitat, une protection adaptée doit être mise en œuvre.
La ville doit aussi favoriser la biodiversité en limitant l’application de produits phytosanitaires, en luttant contre les plantes invasives et en qualifiant les espaces publics et privés végétalisés. Pour cela, dans le cadre de la trame verte et bleue, notre ville doit mettre en œuvre un plan de maitrise de la végétation permettant aux espèces animales et végétales de circuler, s’alimenter, se reproduire,…

Le point 4 soulève la particularité de notre commune composée de 4 pôles. Faiblesse si on considère que nous n’avons pas de véritable centre ville, mais atout, si on regarde ces pôles comme 4 centres à la fois distincts et complémentaires.
La difficulté réside ici dans l’échange et l’accessibilité aux équipements municipaux.

Ouvrir à l’urbanisation le secteur de Bois le Vicomte/ la Villette aux Aulnes en Eco quartier nous parait assez évident. En revanche, il s’agira de ne pas tomber dans l’effet de paillette mais s’orienter vers une conception permettant de relever tous les défis…

Le point 5 met en lumière le problème des transports et des nuisances liées aux grands axes de communication qui traversent notre commune.
Ici le défi est de proposer et de déployer une alternative efficace pour tous les motifs de déplacements au mode véhicule personnel. Cela passe par un maillage intra et inter communal adapté des transports collectifs et des liaisons dites douces aujourd’hui très perfectible.
Concernant, la gare de Mitry/Villeparisis, aujourd’hui elle ne peut pas jouer son rôle de pôle multi modal ouvert sur la ville, il apparaît utile ici d’insister sur la mise en œuvre du contrat de pôle.
Parmi les autres outils disponibles, on peut citer par exemple : la politique de stationnement en ville et en périphérie, la priorité donnée aux modes de transport collectifs écologiquement performants, ou encore les modalités d’approvisionnement des commerces et des activités.

convergence 2011

Ce dimanche 19 juin, la 4eme convergence s'est arrêtée à Mitry/Villeparisis. Farid Djabali a accompagné le cortège sans encombres jusqu'à Paris.




http://www.mdb-idf.org/spip/spip.php?article55