Conseil municipal du 28 juin 2016

Sivens, Bure, Notre Dame des Landes, Triangle de Gonesse, CDG Express et bien d’autres, on ne peut pas dire que les porteurs de projets inutiles, tant socialement qu’écologiquement, ne soient pas tenaces et constants. On peut leur faire confiance pour favoriser le productivisme à tout va, creuser les inégalités et mettre à mal la planète. C’est pourtant à coup d’écrans de fumée et de mensonges que les grands sorciers de l’économie espèrent aboutir à leurs fins pour faire plaisir aux promoteurs privés, à certains élus et  tant pis si cela nuit aux riverains. Ces derniers  ont la possibilité d’aller ailleurs puisque nous sommes en démocratie et que la libre circulation est garantie. Ainsi, à titre d’exemple, les récents événements climatiques, amplifiés par des espaces devenus imperméables du fait du bétonnage à tout va, ne suffisent pas pour raisonner tous ces marchands de rêves.

Plus de 15 ans que les riverains potentiels du « CDG express » clament haut et fort son inutilité, qu’ils demandent une réelle modernisation du RER B et son bouclage. Les rustines appliquées çà et là n’ont pas soulagé le quotidien du million de voyageurs par jour qui l’empruntent. Bien sûr que les riverains et les usagers sont consultés, mais les écoutent-on vraiment quand, on leur annonce qu’une navette directe va être mise en place pour satisfaire quelques dizaines de milliers de passagers quotidiens qui rallieront la Capitale. ! Les porteurs du projet et leurs défenseurs montent les territoires les uns contre les autres à coup de promesses et de désinformation. Ainsi, dans le cas du CDG Express, on le met en avant comme garantie à la candidature de Paris pour organiser les JO en 2024, on fait croire aux salariés de la plateforme aéroportuaire qu’ils bénéficieront d’une desserte directe, rapide et moderne pour aller au boulot, sans leur dire qu’ils devront débourser 24€ à chaque voyage et que les titulaires de « Pass Navigo » n’y auront pas accès. En revanche, on les incite à dire tout le bien du CDG Express auprès du commissaire enquêteur. La réunion publique organisée à Mitry-Mory le 15 juin a bien montré que la majorité des citoyens et des élus présents n’étaient pas dupes et les points de vue et arguments convergeaient pour dire non à ce projet, malgré des absences notables et remarquables de Barons locaux, pourtant parties prenantes du projet.
Nous réaffirmons encore, comme à chacune de nos interventions à ce sujet, que les lignes B et K doivent répondre à la fois aux besoins de déplacement du quotidien et du voyageurs ADP. On ne tolérera pas un transport collectif à plusieurs vitesses laissant des voyageurs à « Pass Navigo » sur le quai, regardant passer les navettes à touristes et personnes pour affaires. La vigilance des riverains a déjà porté ses fruits, elle constitue une des voie pour que la réalisation de ce coûteux et inutile projet à tous points de vue soit empêchée, pour enfin laisser place à une véritable amélioration du RER B, que ce soit sur les infrastructures, sur les conditions de transport, sur la régularité et sur le coût. Sur ce dernier point, ne voilà-t-il pas que la région IDF annonce une augmentation du prix du « Pass unique » et là ce n’est probablement pas un mensonge et encore moins une avancée sociale ou écologique.