Commémoration du 11 novembre 2013

 

En ce lundi 11 novembre, 95 ans après l'armistice du 11 novembre 1918, Mme le Maire de Mitry Mory a demandé à Benoit Penez de représenter la municipalité à la stèle de Mitry le Neuf. A la fin de l'intervention, en hommage à Etienne Tanty, poilu de la Grande Guerre, il a donné lecture d'une de ses lettres.
Jeudi 28 janvier 1915,
«J'erre, toujours aussi incapable d'écrire. J'ai eu hier matin votre lettre du 23 et j'ai mis une enveloppe hier soir. Il gèle épouvantablement ce matin, sans que j'arrive à me réchauffer les doigts. S'il n'y avait encore que les doigts de gelés ; mais le bonhomme ne vaut guère mieux, et le cafard est pire que la gelée. Car n'est-ce pas, j'ai le cafard, vous vous en doutez, et je désespère de le chasser. Il y a de quoi, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il passera ; la perspective de retourner ce soir dans le vieux secteur du bois carré, et de reprendre la vie souterraine, nocturne et marécageuse n'étant pas pour le dissiper. Voilà six mois bientôt que ça dure, six mois, une demi année qu'on traîne entre vie et mort, jour et nuit, cette misérable existence qui n'a plus rien d'humain ; six mois, et il n'y a encore rien de fait, aucun espoir ; six mois qu'on a quitté le fort, et l'on est un peu moins avancé qu'au lendemain du Châtelet. [...] Hier, ou avant-hier, au rapport, on a lu des lettres de prisonniers boches. Pourquoi ? Je n'en sais rien, car elles sont les mêmes que les nôtres. La misère, le désespoir de la paix, la monstrueuse stupidité de toutes ces choses, ces malheureux sont comme nous, les Boches ! Ils sont comme nous et le malheur est pareil pour tous. »
En janvier 1915, le front est stabilisé : commence alors la guerre de position ou « guerre d'usure ». Les soldats sont confrontés à leur premier hiver et à la dure réalité quotidienne des tranchées. Étienne Tanty est l'un d'entre eux : jeune Versaillais de 24 ans, il était étudiant en philosophie avant d'être mobilisé. Blessé en 1915, prisonnier en 1918 puis finalement démobilisé en 1919, Étienne sort vivant du conflit. Il devient professeur de lettres et de latin.

Intervention à la réunion de campagne du 06 novembre 2013

Bonsoir à tous,

C’est l’occasion pour moi ce soir, de remercier JP Bontoux qui en 2001, a proposé au mouvement écologiste de rejoindre son équipe afin de participer à l’action communale. Je remercie également Corinne Dupont qui a réitéré l’essai en 2005 et qui en 2008 nous a accordé à nouveau sa confiance au travers des délégations importantes données.

A titre personnel et plus globalement pour le mouvement écologiste, cette grande période fut assurément très riche, où nous avons pu confronter nos points de vue et évoluer ensemble dans un respect mutuel avec toujours à l’esprit, l’intérêt général, les grands équilibres et la place du service public local.

Nous avons appris à nous connaître, à confronter nos points de vue, à gérer des situations difficiles et à prendre des décisions parfois douloureuses mais jamais l’esprit partisan ou l’intérêt personnel n’ont dominé nos décisions.

Ce soir est aussi l’occasion d’exposer succinctement notre vision générale de l’écologie politique. Certains disent que l’écologie cela commence à bien faire, d’autres prétendent que les écologistes veulent revenir à la bougie, d’autres encore considèrent qu’il s’agit d’une mode de bourgeois parisiens ! Pourtant, l’écologie politique relève d’un projet de société tourné vers l’avenir en repositionnant l’Homme dans son environnement.

Au nom du bien être de l’humanité, nous sommes passés en peu de temps d’une société de survie à une société d’abondance, en installant notamment le principe d’économie linéaire. On prélève les ressources naturelles sans retenue, on consomme, on jette. Ce modèle s’est considérablement renforcé après 1945 permettant une amélioration de nos conditions de vie mais a justifié le pillage de la planète, a provoqué la perte de la biodiversité (17.000 espèces végétales et animales sont en voie d’extinction), la dégradation de la qualité des eaux de surface et souterraines, et la modification du climat (fonte de la banquise arctique, tempêtes,…). Sur le plan humain, renforcé par une organisation libérale, ce principe de fuite en avant a installé l’individualisme, les inégalités sociales et les migrations de populations. 

Le mouvement écologiste est né récemment dans notre histoire pour alerter le monde politique sur les conséquences dramatiques pour l’Homme et la planète de cet ordre mondial. Malgré la prise de conscience, nous n’avons pas éteint le feu, nous continuons même à l’entretenir en raison notamment de la mondialisation non régulée de nos économies, engendrant des flux inutiles de marchandises et de personnes.

Voilà plus de 30 ans, la notion de développement durable a tenté de répondre aux respects des grands équilibres mais très vite l’affairisme s’est emparé de ces mots pour verdir le business.

Aujourd’hui, régulée par un pouvoir public fort, nous prônons une économie dite circulaire, qui doit permettre de répondre aux besoins en limitant la ponction sur les ressources, en consommant en circuit court sans gaspillage, en réduisant la production des déchets et en maitrisant la fin de vie des produits. L’accès à l’eau à l’assainissement et à l’énergie, à une alimentation saine doivent être considérés comme des essentiels au même niveau que l’emploi qualifié ou le logement décent.

Sur le plan local, la collectivité peut contribuer à la transition écologique en mesurant davantage l’impact de ses projets et de ses actions au quotidien sur la ressource en eau, sur la consommation énergétique, sur les transports et les déplacements ou encore sur des modèles économiques locaux solidaires.

Un volet du programme devra contenir des actions ambitieuses et exemplaires en faveur de la transition énergétique, sujet à fort enjeu à moyen terme.

Il est évident que nos projets ne pourraient voir le jour sans l’implication et le professionnalisme des agents de la collectivité. Nous avons aussi des outils comme la SEMMY et la régie communale d’eau et d’électricité qui constituent des bras armés pour d’une part l’aménagement et le logement et d’autre part pour l’accès à l’eau et à l’électricité.

Nous pensons que l’écologie a toute sa place dans le programme que nous proposerons ensemble en mars 2014.