Asisses territoriales 2009

Monsieur le Président du Conseil Général de Seine et Marne,

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à nos territoires au travers des assises territoriales que vous avez initiées depuis le 1 juillet 2009 à Dammartin-en-Goële.
Nos territoires demeurent largement impactés par la plateforme aéroportuaire et tenter de rassembler les élus locaux pour élaborer un projet cohérent d’aménagement sur nos collectivités nous semble très pertinent. Nous avons pu assister à la présentation et écouter votre message.

Toutefois, le diagnostic présenté demeure largement inconséquent. Il apparait même difficile de comprendre le cahier des charges donné au bureau d’études. En effet, on nous dresse un tableau largement connu sans grande réflexion, des projets de développement assez déplorables comme « Aéroville » ou encore un terrain de Golf sont mis en avant.

Sur le plan environnemental, on évoque très vaguement le sujet, alors qu’un aéroport comme Roissy constitue une illustration de notre société d’hyper consommation qui porte de graves atteintes à l’environnement : mangeur d’espace agricole, imperméabilisation des surfaces, énergivore, générateur de déplacement automobile, nuisance sonore, impact sur l’air et sur l’eau.
Vous ne faites aucune mention de la cartographie du bruit élaborée depuis peu qui montre le fort impact de nos territoires par le bruit issu de l’activité aéroportuaire, mais aussi celui causé par les infrastructures routières et ferroviaires.
Vous ne faites pas apparaitre le devenir des terres agricoles mises à mal. Pourtant le grignotage continu et les coupures multiples des accès, les exploitants agricoles ne pourront plus continuer leur activité vitale pour l’alimentation humaine.

Sur le plan social, ADP ne manque pas de mettre en avant le ratio passagers/emplois.
Il s’agit trop souvent d’un discours culpabilisant qui cache la destruction d’emplois ailleurs et met sous silence leur qualité.

Nous sommes aussi atterrés des propos peu novateurs hérités des 30 glorieuses qui prônent la croissance, rien que la croissance pour le progrès social. Il s’agit pourtant d’un leurre.
Depuis quelques années, le développement durable a verdi le discours sans changer grand chose. On subit presque impuissant, les effets dévastateurs d’une économie irréelle au service de quelques uns au détriment du plus grand nombre en épuisant la planète.
A l’heure du réchauffement climatique, une remise en cause de nos modes de vie hyper carbonés doit être effectuée au profit d’une société écologique, à savoir économe en ressources naturelles et socialement équitable.
Par ailleurs vous faites abstraction du projet de CDG express, projet inique pour transporter des voyageurs occasionnels au détriment du voyageur du quotidien qui subit les conditions déplorables.

A l’heure où on parle de biodiversité, ces territoires doivent être préservés et devenir un tampon entre les zones habitées et l’emprise d’ADP.
Mais malheureusement, pour satisfaire les appétits d’ADP, vous militez avec vos collègues, pour l’ouverture des territoires de Mitry-Mory notamment. A notre sens ce point de vue ne peut être accepté.

Par ailleurs, dans la continuité des lois Grenelle 1 et 2, en application de la circulaire du 23 mars 2009 relative à la territorialisation de la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, Monsieur le Préfet de Seine et Marne engage en ensemble de mesures. Dans le document de présentation, on peut noter que Roissy constitue un enjeu dans le cadre du grand Paris. Ici encore, il apparait une grande confusion des politiques engagées.

Dans votre compte rendu sommaire de la réunion du 01 juillet 2009, vous n’avez pas cru bon d’indiquer mes interrogations et préoccupations. C’est regrettable lorsqu’on prétend pratiquer de la démocratie participative.

Pour conclure, vous auriez pu présenter un diagnostic mieux ficelé et poser clairement la question de fond : comment accompagner la mutation d’un aéroport de l’après pétrole ? Messieurs et Mesdames les élus, quels projets souhaitez vous porter pour vos territoires ?

Nous vous prions de croire Monsieur le Président, en l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

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